S'alimenter en circuits courts
Depuis 2010 le Pays Castelroussin Val de l'Indre soutient l'installation d'agriculteurs, travaille au développement des circuits courts et à l'approvisionnement de la restauration collective en produits locaux (création de la plate forme Cagette et fourchette) avec l'aide des financements de la Région Centre-Val de Loire et des partenaires du territoire tels que la Chambre d'agriculture de l'Indre, l'Adar Civam, l'association des producteurs fermiers du Pays Castelroussin... C'est donc naturellement qu'il a répondu à l'appel à Projet alimentaire de territoire (PAT) en avril 2021.

Projet alimentaire de territoire
Deuxième phase de l'étude de relocalisation du système agro-alimentaire de l’Indre
Depuis juillet 2024, le Pays Castelroussin Val de l’Indre est coordinateur de l'étude multipartenariale, réalisée par le BASIC et le GRAP, entre les six territoires porteurs de projets alimentaires territoriaux du département de l’Indre. Financée par l’ADEME et la Région Centre Val de Loire, elle vise à réaliser un portrait à date du système agro-alimentaire indrien, puis à déterminer les freins et leviers à actionner pour relocaliser notre alimentation, de la production à la consommation, notamment par l’identification des complémentarités pouvant exister entre les territoires des PAT.
Après une première phase de diagnostic durant laquelle une trentaine d’acteurs avaient été interrogés, une quarantaine d'acteurs du territoire (services de l’État, collectivités locales, profession agricole, transformation et distribution alimentaire) se sont réunis le 6 mars 2025 au centre socio-culturel de Déols pour tester la résilience du système agro-alimentaire de l’Indre.
La matinée a été consacrée à la restitution du diagnostic et à la présentation du portrait du territoire.
À la pause déjeuner Léo Champigny de la microbrasserie "La Vernusse" et cuisinier ambulant à "La Baboushkalèche" a assuré la restauration à base de produits locaux (truite de Brenne, lentilles du Berry).
L’après-midi, les participants ont travaillé sur trois scénarios de relocalisation à horizon 2050, allant de « constante » (on ne fait rien de plus qu’aujourd’hui) à forte, au prisme de chocs venant perturber le système, comme des aléas climatiques, ou une crise économique. Cet exercice a permis de mettre en évidence une moindre vulnérabilité du territoire lorsque des mesures de relocalisation sont prises.
Fin de la première phase de l’étude stratégique de relocalisation du système agro-alimentaire départemental
Cette étude est financée par la Région Centre-Val de Loire au titre du fonds « À VOS ID » du Contrat régional de solidarité territoriale (CRST), et par l’ADEME au titre de la subvention à destination des études d’alimentation durable.
Le Basic et le GRAP, en charge de l'étude, ont restitué les premiers résultats sur la phase de diagnostic.
Depuis le lancement de l’étude le 19 septembre 2024, 29 entretiens ont été conduits avec des acteurs de l’ensemble du système agro-alimentaire du département. Ils ont permis de compléter les données recueillies par le bureau d’étude pour le diagnostic du système agro-alimentaire départemental. L’objectif de ce dernier est de quantifier les flux de denrées produites, transformées, consommées, et transitant sur le territoire. C’est le « métabolisme alimentaire » de l’Indre. Ces premiers éléments du diagnostic ont pu mettre en lumière divers enjeux importants pour le territoire.
L'Indre est caractérisé par une agriculture très céréalière avec une production largement excédentaire, les surfaces agricoles concernées étant supérieures aux besoins alimentaires du territoire (+ 1 749 %). Ces surfaces dédiées aux céréales continuent de croître et s’étendent de la champagne berrichonne issoldunoise vers le Pays de Valençay en Berry, entrant en concurrence avec les élevages de chèvres pour la production de l’AOP Valençay.
Cet agrandissement des exploitations céréalières vers l’ouest menace la biodiversité, notamment du fait de l’usage d’intrants chimiques (+15 % entre 2020 et 2022) principalement les herbicides. Ces derniers, très solubles dans l’eau, menacent la consommation humaine, mais aussi l’irrigation des cultures.
Comme partout ailleurs, le changement climatique pèse sur notre agriculture. Avec une hausse de la température moyenne de 1,7°C entre 1950 et 2020, l’Indre est particulièrement sujet aux sécheresses. Ces dérèglements bouleversent le calendrier des agriculteurs (décalage des récoltes) et amoindrissent les rendements, en particulier pour les céréales et la lentille verte du Berry. Ainsi, le cahier des charges pour l’AOP « lentille verte du Berry » est devenu inadapté au nouveau contexte climatique local.
Les trois AOP des fromages de chèvre indriens sont également impactées, notamment en raison du contexte économique. Or, les produits laitiers représentent un débouché important pour la filière élevage de notre département. On estime en effet le potentiel nourricier de l’élevage à 368 %. Pourtant, l’Indre ne peut satisfaire que 57 % de ses besoins en viandes, les abattoirs étant sous-utilisés par rapport à leurs capacités et la volaille n’étant pas transformée sur le territoire, faute d’outil adapté.
De même, le département ne dispose pas de suffisamment d’outils de transformation des fruits et légumes pour répondre aux besoins. Le potentiel nourricier des légumes n’est que de 26 % et celui des fruits de 13 %, ce qui montre un réel manque de production de ces denrées sur le territoire.
En ce qui concerne la distribution alimentaire, on constate un bond très important (+229 % d’emplois) des points de vente en boulangerie-pâtisserie-sandwicherie industrielle. Cela se fait au détriment des artisans dont l’emploi est en baisse de 6 % entre 2008 et 2018. Malgré ce bond, 62 % des communes de l’Indre n’ont aucun commerce alimentaire, on parle de « déserts alimentaires ».
Ces conclusions seront synthétisées sous la forme du « portrait de territoire » avec les informations les plus marquantes du diagnostic. Les membres du comité de pilotage ont d’ores et déjà pu faire remonter les points saillants qu’ils souhaiteraient y voir figurer. Le comité de pilotage du 5 février 2025, visera à arrêter le portrait de territoire et les scénarios prospectifs.
La seconde phase de l’étude visera à construire trois scénarios de relocalisation du système agro-alimentaire départemental : faible, tendanciel, et fort. Ces scénarios seront mis à l’épreuve d’un « stress test », visant à évaluer la capacité de résilience du système dans chacun d’eux, par un groupe de concertation composé d’acteurs clés du système agro-alimentaire du département de l’Indre. Cet atelier aura lieu le 6 mars 2025.
Alimentation : deux études à consulter
L'injuste prix de notre alimentation - Quel coûts pour la société et la planète ?
Rapport issu d’un travail collectif et d’un partenariat entre le Secours Catholique – Caritas France, le Réseau Civam, Solidarité Paysans et la Fédération française des diabétiques.
Rapport complet - Septembre 2024 (90 pages)
Synthèse (15 pages)
Chefs engagés « Cuisinons Plus Bio »
Pratiques et retours d’expérience de chefs, femmes ou hommes, engagés dans la cuisine à base de produits issus du bio. Quels sont les freins et les leviers pour une restauration écoresponsable ?
Campagne de l'Agence Bio pour plus de bio en restauration, co-financée par l'Union Européenne.
Étude 2023/2024
Étude stratégique de relocalisation du système agroalimentaire départemental de l’Indre
Le département de l'Indre est couvert par 6 Projets alimentaires de territoire (PAT) dont le but commun est de tendre vers l'autonomie alimentaire en développant les circuits de proximité et l'agriculture durable.
Les 6 collectivités porteuses de ces PAT ont souhaité faire réaliser une étude départementale qui se déroulera en deux phases :
- Un diagnostic partagé, qui aura pour objectif d'établir un panorama des acteurs et des flux des filières agro-alimentaires, de la production agricole à la consommation (en passant par la transformation et la distribution) ;
- La co-construction de trois scénarios prospectifs à horizon 2050, afin d'identifier des pistes d’actions pour faire évoluer le dispositif et les pratiques en coopération.
Cette étude est pilotée et suivie par un comité de pilotage (COPIL) pour lequel chaque territoire partenaire dispose d'une voix, et par un comité technique (COTECH), composé du chargé de mission PAT de chaque structure ainsi que la chargée de mission alimentation de la DDT de l'Indre. Le Pays Castelroussin Val de l'Indre a été désigné chef de file pour porter cette étude, et a notamment réalisé la procédure d'appel d'offres. Elle sera menée conjointement par Basic et GRAP, deux sociétés coopératives spécialistes du sujet.
Le premier COPIL s'est tenu le 19 septembre 2024, notamment pour présenter aux membres Basic et GRAP, valider la liste des acteurs locaux à rencontrer en entretien et des membres du groupe de concertation pour la seconde phase, présenter le calendrier des prochaines étapes.
*PNR de la Brenne, Communauté de communes Éguzon-Argenton Vallée de la Creuse, Pays d'Issoudun et de Champagne Berrichonne, Pays de Valençay en Berry, Pays de la Châtre en Berry et le Pays Castelroussin Val de l’Indre.
Une exposition photographique sur la production alimentaire dans l'Indre
À l'occasion des Jeux Olympiques, le Préfet de l'Indre a souhaité la mise en place d'actions destinées à démontrer la capacité de notre département à fournir une alimentation diversifiée, saine et de qualité. Michel Georjon, Vice-président chargé du projet alimentaire territorial (PAT) du Pays Castelroussin Val de l'Indre, a proposé une exposition photographique. Le Maire et Président de Châteauroux Métropole, Gil Avérous, a mis à disposition le Centre aquatique Balsan'éo pour accueillir l'exposition. Cette dernière a été inaugurée le 15 juillet 2024 en leur présence ainsi que celle de Mélanie Soulas-Barrault, Présidente des Jeunes Agricultueurs de l'Indre.
L'exposition a été financée par la Direction régionale de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF) du Centre-Val de Loire et réalisée avec la participation des services de la Direction départementale des territoires de l'Indre qui a réalisé une présentation des PAT du département.
Elle est visible jusqu'à fin septembre 2024.
Lutte contre le gaspillage alimentaire en région Centre-Val de Loire
Le Pays Castelroussin Val de l'Indre, engagé dans les circuits courts depuis 2010, était représenté par Clara Chanzy, animatrice PAT (projet alimentaire territorial), à la journée Gaspilag (programme destiné à la lutte contre le gasipllage alimentaire) organisée à l'IUT de Châteauroux (voir article de La Nouvelle République ci-dessous).
Le programme GASPILAG vise à mieux comprendre les leviers et les obstacles à la prévention du gaspillage alimentaire dans la région Centre-Val de Loire. Cette dernière, a inscrit dans son schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET), une réduction de 80 % de ses déchets alimentaires d’ici 2031.
Salon de l'agriculture scolaire
Le 18 avril 2024 à la plaine des Chevaliers, était organisé le salon de l'agriculture scolaire dans le cadre du projet "De l’assiette aux champs de la Cité Éducative". Ce dernier, porté par Adeline Désiré, directrice de l'école Michelet de Châteauroux, est destiné aux enfants et adolescents. Il a pour objectif de les sensibiliser à l'équilibre alimentaire, à apprendre à équilibrer et concevoir le repas en famille, à apprendre à reconnaitre des ingrédients et enfin à découvrir l'agriculture locale. Le salon, qui répond à ce dernier objectif, était réparti en 4 espaces : producteurs, animaux, engins, et jeux/ateliers.