Véritable aménageur et excellent élagueur, le Castor contribue à entretenir la végétation des bords de cours d’eau. Par les barrages qu’il forme, il participe également à la création et au maintien d’habitats humides servant de refuge à de nombreux autres catégories d’espèces. Il est dit « espèce parapluie ».
Souvent confondu avec le Ragondin
Lorsque le Castor nage, il peut être confondu avec le Ragondin (Myocastor coypus) qui est une espèce inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne (règlement d’exécution du 13 juillet 2016). Le Ragondin est également réglementé sur le territoire métropolitain. Toute introduction et en tout temps dans le milieu naturel, par négligence ou par imprudence de cette espèce est interdite. Par son caractère invasif, le Ragondin est une espèce chassable.
Nous vous proposons ci-dessous un tableau comparatif de ces deux espèces.
Castor d’Europe | Ragondin |
Profil Mammifère, rongeur, famille des Castoridae (ancienne famille de rongeurs dont ne subsistent aujourd’hui que le Castor d’Europe et le Castor du Canada). |
Profil Mammifère, rongeur, famille des Echimyidae et sous-famille du Myocastoridae. |
Traits physiques
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Traits physiques
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Origine Europe et Asie. Espèce autochtone, présente en France depuis des milliers d’année. XIIème siècle : quasi-disparu du fait de la chasse pour sa fourrure, sa viande et son castoréum (utiliser en parfumerie) et accusé de détruire les digues. Des primes de destruction sont versées. |
Origine Amérique du sud. Espèce allochtone introduite en France dans les années 1880 pour sa fourrure. L’activité cessant, les espèces issues des élevages sont relâchées. Sa colonisation débute dans les années 1940-1950. Aujourd’hui, le ragondin est présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitaine de manière courante. |
Réglementation
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Réglementation
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Habitat Terrier ou hutte aménagé sur les berges mais dont l’entrée est immergée. Il s’installe sur le réseau hydrographique de plaine et étage collinéen ; fleuves ou ruisseau voir plans d’eau. |
Habitat Terrier creusé dans les berges pouvant faire plusieurs mètres de long et composé de plusieurs entrées. Il s’installe sur tous les plans d’eau, étangs, marais et cours d’eau le long de hautes berges d’eau claire ou saumâtre. |
Comportement Il vit le plus souvent en groupes familiaux composés de deux adultes et de jeunes. Des individus vivent aussi isolés. Il est principalement actif la nuit. Strictement végétarien, il se nourrit de ligneux, de plantes aquatiques et herbacées. Pas de prédateur notable mais le loup, la loutre ou le renard sont cités. |
Comportement Il vit en groupe avec une activité essentiellement crépusculaire et nocturne mais il peut aussi être actif le jour. Herbivore, son régime alimentaire se compose de plantes. Il est aussi attiré par les plantes cultivées comme le maïs. C’est un opportuniste. Prédateurs : renard, hermine, putois, héron. En Amérique du Sud, ces prédateurs sont le jaguar, le caïman ou encore le puma ce qui permet de mieux réguler l’espèce. |
Reproduction Le castor a une durée moyenne de gestation de 107 jours et réalise une seule et unique portée par an. Il peut avoir jusqu’à 5 jeunes mais la moyenne est le plus souvent de 2. Maturité sexuelle à 2 ans pour la femelle et 3 ans pour le mâle. |
Reproduction Le ragondin a une durée de gestation un peu plus longue (132 jours). Une femelle a environ 5 à 7 jeunes par portée. Elle peut avoir jusqu’à trois portées par an. Maturité sexuelle des petits à 6 mois. |
Dégâts et impacts
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Dégâts et impacts
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Menaces Le Castor n’est plus menacé aujourd’hui mais des menaces non négligeables existent : concurrence avec l’arrivée potentiel du castor canadien, cloisonnement des populations du fait des barrages et seuils infranchissables pour le Castor, destruction de la ripisylve et des boisements rivulaires, piégeage destiné aux ragondins. |
Menaces Sa forte prolifération et sa capacité d’adaptation en fait une espèce absolument pas menacée. Il est, par contre, chassé et piégé pour les dégâts causés. |
Quand le castor se nourrit d’écorce, il s’attaque le plus souvent à des branches et troncs de 3 à 8cm de diamètre mais il s’attaque aussi à de plus gros sujets.
Cette pratique peut entrainer la chute d’arbres pouvant former des embâcles (amas de bois se formant au niveau d’un cours d’eau). Si les embâcles font partie intégrante de la vie d’un cours d’eau, servant de refuge à de nombreuses espèces, il est néanmoins nécessaire d’intervenir dans certains cas : présence d’ouvrages à proximité, obstruction ne permettant plus à l’eau de s’écouler. Le Castor d’Europe peut ainsi provoquer des dégâts plus ou moins impactants. Pour les agriculteurs, les barrages créés par le Castor peuvent entrainer des inondations détruisant ainsi les cultures. Pour les populiculteurs, le peuplier étant très appétant, les jeunes (ou non) plants sont ainsi la cible du Castor.
Si le Castor est une espèce protégée, il existe néanmoins des solutions pour limiter les dégâts causés et améliorer la cohabitation entre l’homme et le castor.
En cas de formation d’un barrage, il est possible de l’abaisser si les risques engendrés le justifient. L’Office français de la biodiversité (police de l’environnement) est la structure à contacter pour réaliser ce type d’intervention.
En cas de plantation d’une peupleraie, il est conseillé de planter le premier rang à au moins 10 mètres de la berge ; le castor pouvant se déplacer sur la surface terrestre jusqu’à 20 mètres d’un point d’eau. Pour que le castor se cantonne au pied de berge, il peut être intéressant de planter une rangée de saule ou d’aulne d’au moins 5m de large afin de créer ou de renforcer une source alimentaire satisfaisante pour l’espèce et la dissuader de s’attaquer aux peupliers plantés en retrait.
Des protections peuvent aussi être installés autour des troncs sur une hauteur de 1,20m environ : manchon grillagé, palissades en grillage, clôture électrique.
Plusieurs structures et acteurs de terrain peuvent ainsi être contactés pour des conseils et/ou des interventions quand cela est nécessaire.
SABI 36
02 54 29 84 56
Communauté de communes Loches Sud Touraine
service milieux aquatiques
02 47 91 12 08
OFB – police de l’environnement
Service départemental de l’Indre
02 54 29 38 75
Service départemental de l’Indre-et-Loire
02 47 26 80 13
Les fédérations de chasse d’Indre et d’Indre-et-Loire peuvent également être contactées dans le cadre de la lutte contre le Ragondin.