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Natura 2000 Vallée de l'Indre Région Centre-Val de Loire
Le Castor est le plus gros rongeur d’Europe. Cette espèce est protégée sur l’ensemble du territoire national depuis 1968. Toute destruction de cette espèce et/ou de son habitat entraine des sanctions pouvant aller jusqu’à l’emprisonnement. Il est également classé au niveau européen au titre de la directive habitats, faune et flore. Présent en Vallée de l’Indre, il a notamment justifié le classement d’une partie de la rivière en zone Natura 2000. 

Véritable aménageur et excellent élagueur, le Castor contribue à entretenir la végétation des bords de cours d’eau. Par les barrages qu’il forme, il participe également à la création et au maintien d’habitats humides servant de refuge à de nombreux autres catégories d’espèces. Il est dit « espèce parapluie ». 

Carte de la présence du Castor le long de la Vallée de l'Indre
Présence du Castor le long de la Vallée de l'Indre

Souvent confondu avec le Ragondin
Lorsque le Castor nage, il peut être confondu avec le Ragondin (Myocastor coypus) qui est une espèce inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne (règlement d’exécution du 13 juillet 2016). Le Ragondin est également réglementé sur le territoire métropolitain. Toute introduction et en tout temps dans le milieu naturel, par négligence ou par imprudence de cette espèce est interdite. Par son caractère invasif, le Ragondin est une espèce chassable. 

Nous vous proposons ci-dessous un tableau comparatif de ces deux espèces.

Castor d’Europe Ragondin
Profil
Mammifère, rongeur, famille des Castoridae (ancienne famille de rongeurs dont ne subsistent aujourd’hui que le Castor d’Europe et le Castor du Canada).
Profil
Mammifère, rongeur, famille des Echimyidae et sous-famille du Myocastoridae.
Traits physiques
  • Corps mesurant plus de 1 mètre dont 29 à 31 cm uniquement pour la queue ;
  • Queue aplatie recouverte d’écailles ;
  • Dans l’eau, seule la moitié supérieure de la tête et la nuque ne sont pas immergées.
Traits physiques
  • Corps mesurant de 40 à 60 cm avec une queue variant de 25 à 45 cm ;
  • Queue cylindrique, écailleuse. Incisives nettement orange ;
  • Dans l’eau, toute la tête et une partie du dos émerge.
Origine
Europe et Asie.
Espèce autochtone, présente en France depuis des milliers d’année. 
XIIème siècle : quasi-disparu du fait de la chasse pour sa fourrure, sa viande et son castoréum (utiliser en parfumerie) et accusé de détruire les digues. Des primes de destruction sont versées.
Origine
Amérique du sud.
Espèce allochtone introduite en France dans les années 1880 pour sa fourrure. L’activité cessant, les espèces issues des élevages sont relâchées. Sa colonisation débute dans les années 1940-1950. Aujourd’hui, le ragondin est présent sur la quasi-totalité du territoire métropolitaine de manière courante.
Réglementation 
  • 1909 : protection de l’espèce dans les Bouches-du-Rhône, unique territoire en France à recenser des individus sauvages au XXème siècle (environ une dizaine).
  • 1968 : espèce protégée intégralement sur l’ensemble du territoire national. 
  • 1974 : poursuite des réintroductions de l’espèce pour augmenter les populations. Des individus issus de la basse vallée du Rhône sont lâchés sur la Loire au niveau de Blois. 
  • 1982 : convention internationale relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
  • 1992 : directive européenne pour la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages. 
  • 2007 : arrêté ministériel de l’état français fixant la liste des mammifères protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de protection.
Réglementation 
  • Classée sur la liste des espèces exotiques envahissantes pour sa capacité à se développer en dehors de son aire de répartition naturelle et à se propager sans l’aide de l’homme jusqu’à provoquer des dégâts importants sur les milieux naturels, les espèces mais aussi les hommes (maladies). 
  • Inscrite sur la liste des espèces envahissantes préoccupantes pour l’UE du 13 juillet 2016.
  • Réglementée par l’arrêté du 30 juillet 2010 interdisant sur tout le territoire métropolitain et en tout temps l’introduction de certaines espèces d’animaux vertébrés dont le ragondin.
Habitat
Terrier ou hutte aménagé sur les berges mais dont l’entrée est immergée. Il s’installe sur le réseau hydrographique de plaine et étage collinéen ; fleuves ou ruisseau voir plans d’eau.
Habitat 
Terrier creusé dans les berges pouvant faire plusieurs mètres de long et composé de plusieurs entrées. Il s’installe sur tous les plans d’eau, étangs, marais et cours d’eau le long de hautes berges d’eau claire ou saumâtre.
Comportement
Il vit le plus souvent en groupes familiaux composés de deux adultes et de jeunes. Des individus vivent aussi isolés. 
Il est principalement actif la nuit. Strictement végétarien, il se nourrit de ligneux, de plantes aquatiques et herbacées.  
Pas de prédateur notable mais le loup, la loutre ou le renard sont cités.
Comportement 
Il vit en groupe avec une activité essentiellement crépusculaire et nocturne mais il peut aussi être actif le jour. Herbivore, son régime alimentaire se compose de plantes. Il est aussi attiré par les plantes cultivées comme le maïs. C’est un opportuniste. 
Prédateurs : renard, hermine, putois, héron. En Amérique du Sud, ces prédateurs sont le jaguar, le caïman ou encore le puma ce qui permet de mieux réguler l’espèce.
Reproduction 
Le castor a une durée moyenne de gestation de 107 jours et réalise une seule et unique portée par an. Il peut avoir jusqu’à 5 jeunes mais la moyenne est le plus souvent de 2. Maturité sexuelle à 2 ans pour la femelle et 3 ans pour le mâle.
Reproduction
Le ragondin a une durée de gestation un peu plus longue (132 jours). Une femelle a environ 5 à 7 jeunes par portée. Elle peut avoir jusqu’à trois portées par an. Maturité sexuelle des petits à 6 mois.
Dégâts et impacts 
  • Pour maintenir un niveau d’eau permanent et constant à hauteur du terrier, le castor peut créer des barrages pouvant provoquer des inondations. 
  • En consommant de jeunes ligneux et arbres, il entraine des chutes d’arbres et dégrade les plantations de peuplier ou encore les vergers.
Dégâts et impacts 
  • Dégradation et érosion des berges entrainant des comblements du fait de la terre retirée lors de la création des terriers. 
  • Consommation importante de végétaux aquatiques menaçant directement ces derniers. 
  • Vecteur de nombreuses maladies (leptospirose, douve du foie). 
  • Dégâts sur les cultures : se nourrit d’espèces cultivées comme le maïs. 
  • Forte capacité à se reproduire et à proliférer.
Barrage créé par un Castor sur le lit du ruisseau de Malville à Châtillon-sur-Indre
Barrage créé par un Castor sur le lit du ruisseau de Malville à Châtillon-sur-Indre
 
Menaces 
Le Castor n’est plus menacé aujourd’hui mais des menaces non négligeables existent : concurrence avec l’arrivée potentiel du castor canadien, cloisonnement des populations du fait des barrages et seuils infranchissables pour le Castor, destruction de la ripisylve et des boisements rivulaires, piégeage destiné aux ragondins.
Menaces 
Sa forte prolifération et sa capacité d’adaptation en fait une espèce absolument pas menacée. Il est, par contre, chassé et piégé pour les dégâts causés. 














































































































Quand le castor se nourrit d’écorce, il s’attaque le plus souvent à des branches et troncs de 3 à 8cm de diamètre mais il s’attaque aussi à de plus gros sujets. 

Arbre tailler par un Castor
Taille d'arbre en forme de pointe de crayon


Cette pratique peut entrainer la chute d’arbres pouvant former des embâcles (amas de bois se formant au niveau d’un cours d’eau). Si les embâcles font partie intégrante de la vie d’un cours d’eau, servant de refuge à de nombreuses espèces, il est néanmoins nécessaire d’intervenir dans certains cas : présence d’ouvrages à proximité, obstruction ne permettant plus à l’eau de s’écouler.  Le Castor d’Europe peut ainsi provoquer des dégâts plus ou moins impactants. Pour les agriculteurs, les barrages créés par le Castor peuvent entrainer des inondations détruisant ainsi les cultures. Pour les populiculteurs, le peuplier étant très appétant, les jeunes (ou non) plants sont ainsi la cible du Castor. 

Si le Castor est une espèce protégée, il existe néanmoins des solutions pour limiter les dégâts causés et améliorer la cohabitation entre l’homme et le castor. 
En cas de formation d’un barrage, il est possible de l’abaisser si les risques engendrés le justifient. L’Office français de la biodiversité (police de l’environnement) est la structure à contacter pour réaliser ce type d’intervention.  
En cas de plantation d’une peupleraie, il est conseillé de planter le premier rang à au moins 10 mètres de la berge ; le castor pouvant se déplacer sur la surface terrestre jusqu’à 20 mètres d’un point d’eau. Pour que le castor se cantonne au pied de berge, il peut être intéressant de planter une rangée de saule ou d’aulne d’au moins 5m de large afin de créer ou de renforcer une source alimentaire satisfaisante pour l’espèce et la dissuader de s’attaquer aux peupliers plantés en retrait. 
Des protections peuvent aussi être installés autour des troncs sur une hauteur de 1,20m environ : manchon grillagé, palissades en grillage, clôture électrique.

Plusieurs structures et acteurs de terrain peuvent ainsi être contactés pour des conseils et/ou des interventions quand cela est nécessaire. 

SABI 36
02 54 29 84 56
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Communauté de communes Loches Sud Touraine
service milieux aquatiques
02 47 91 12 08
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OFB – police de l’environnement 
Service départemental de l’Indre
02 54 29 38 75
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Service départemental de l’Indre-et-Loire
02 47 26 80 13
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Les fédérations de chasse d’Indre et d’Indre-et-Loire peuvent également être contactées dans le cadre de la lutte contre le Ragondin. 

Anciens articles Natura 2000 Vallée de l'Indre

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