Les voies vertes et parcs urbains participent-ils à la TVB ?
Les différents types d’espaces souvent assimilés à la nature du fait de leur caractère végétalisé peuvent contribuer à la TVB lorsqu’ils sont effectivement utilisables comme lieu de vie ou de transit pour les espèces et écologiquement reliés à d’autres espaces favorables. Cependant, ce n’est pas systématique : des espaces verts n’assurant pas de fonction de continuité écologique (cas isolés, inadaptés aux espèces locales, sur-fréquentés, gérés de manière intensive…) ne suffisent pas à créer une trame verte.
La TVB ne va-t-elle pas favoriser le développement d'espèces exotiques envahissantes ?
Les espèces exotiques envahissantes se déploient généralement dans des milieux naturels relativement dégradés. Dans ce contexte, la TVB, en améliorant la qualité et le fonctionnement des milieux, contribue à lutter contre le développement de ces espèces.
Toute démarche de TVB doit donc à ce titre étudier au cas par cas l’opportunité d’isoler certains réservoirs de biodiversité du reste de la trame.
En quoi la TVB peut-elle constituer une réponse à l'adaptation et à l'atténuation du changement climatique ?
La TVB va permettre à une majorité d’espèces et d’habitats de s’adapter aux variations climatiques. Elle garantit en particulier la présence de nouvelles zones d'accueil de qualité permettant d’anticiper le déplacement des aires de répartition de nombreuses espèces et de leurs habitats ainsi que des habitats naturels, du fait du changement climatique.
La tendance générale des espèces, sous l’effet du changement climatique, semble être un déplacement de leur aire de répartition vers le Nord ou en altitude. La TVB garantit donc la présence de nouvelles aires d’accueil ainsi que des voies de transit nécessaires à cette réorganisation. Le maintien d’une bonne connectivité entre les milieux favorise également leur capacité à résister voire à se restaurer face aux changements globaux et notamment climatiques. Enfin, la TVB participe aussi à la régulation du climat en jouant un rôle d’atténuation par l’intermédiaire des milieux qui la composent (captation du carbone par les forêts, rôle tampon des zones humides, ...).
La TVB intègre-t-elle l’enjeu de lutte contre la pollution lumineuse ?
La lumière artificielle nocturne, en forte progression depuis 20 ans, accroît la pression sur les milieux naturels et sur les espèces et peut constituer un élément de fragmentation de l’espace.
La prise en compte de la problématique de la pollution lumineuse fait partie des objectifs visés par la TVB. En effet, les orientations nationales (ONTVB) adoptées par décret le20 janvier 2014, indiquent qu’il importe de « maîtriser l’urbanisation et l’implantation des infrastructures et d’améliorer la perméabilité des infrastructures existantes en intégrant des problématiques connexes à l'urbanisation, notamment la pollution lumineuse. »
Bien qu’il soit difficile pour l’instant d’établir une cartographie de la lumière artificielle notamment et de la pollution qu’elle engendre, et de connaître les interactions avec les espèces, alerter sur cette question permet de mieux la prendre en compte dans les plans locaux. Un nombre croissant de communes participe à l’extinction de leur éclairage urbain une partie de la nuit.
Quels sont les acteurs de la préservation et de la remise en bon état des continuités écologiques ?
Au-delà de leur identification, la gestion des continuités écologiques peut prendre différentes formes et fait intervenir une multitude d’acteurs : collectivités territoriales, agriculteurs, forestiers, chasseurs, pêcheurs, entreprises, gestionnaires d’infrastructures, associations, particuliers.
Collectivités territoriales
- intégration des continuités écologiques dans leur document de planification et d'urbanisme qui traduit leur projet de territoire ;
- actions de sensibilisation et réalisation de guides de bonnes pratiques ;
- aménagement opérationnel (zone d'aménagement concerté ou lotissements ou EcoQuartiers intégrant les continuités écologiques) ;
- valorisation de la nature dans la ville ;
- restauration écologique (friches, cours d’eau…) ;
- gestion différenciée des espaces verts et jardins ;
- classement d’un espace naturel sous protection.
Agriculteurs, forestiers, chasseurs, pêcheurs
- maintien ou évolution des pratiques de gestion des parcelles favorables à la biodiversité et aux continuités écologiques (limitation des produits phytosanitaires, gestion extensive, utilisation des auxiliaires de culture…) ;
- mise en place et entretien de certains aménagements comme des haies, des mares, des bandes enherbées ;
- restauration d'anciennes annexes de cours d'eau (méandres, bras morts, mares, etc.) pouvant constituer des frayères ;
- réaménagement d'obstacles sur des petits cours d'eau.
Entreprises
- gestion de son site favorisant la biodiversité (gestion différenciée – récupération des eaux de pluie, filtration des eaux de pluie par des noues, végétalisation du site avec des espèces locales en lien avec le contexte environnant...)
- limitation de l'impact de son activité sur l'environnement.
Gestionnaires d’infrastructures
- gestion différenciée de ses emprises, les dépendances vertes des infrastructures pouvant constituer des corridors dans certains secteurs très anthropisés, à condition de bénéficier de pratiques de gestion favorables (semences locales, fauches tardives, limitation des produits phytosanitaires) ;
- amélioration de la capacité de la faune et de la flore à « traverser » les infrastructures en réalisant des passages à faune (écopont pour la grande faune, buses pour la petite faune, crapauducs...).
Associations
- participation à la connaissance de la biodiversité (réalisation d'inventaires, étude du fonctionnement écologique de certains espaces...) ;
- opérations de sensibilisation du public ;
- gestion d’espaces naturels.
Particuliers
- en installant sur son balcon quelques plantes fournissant un apport alimentaire pour certaines espèces (insectes, oiseaux...) ;
- dans son jardin :
- en favorisant le passage et l'accueil de la petite faune et des insectes (tas de bois morts constituant des refuges pour les hérissons, « hôtel » à insectes, clôtures perméables à la petite faune, mares favorisant les batraciens...) ;
- en limitant l'usage de produits phytosanitaires ;
- en évitant d'utiliser des espèces exotiques.